Le grand Orgue de l’église Sainte-Madeleine de Besaçon a été construit de 1848 à 1850 par le facteur Claude Ignace Callinet et joué la première fois le 31 mars 1850 (messe du dimanche de Pâques). En 1853, le Conseil de Frabrique demande à Callinet de compléter son ouvrage. Un délai de deux ans est fixé, Callinet met 20 jeux et fait un relevage général. Le 18 avril 1869 Verschneider fournit 12 jeux. L’instrument possedait alors 49 jeux et fût inauguré le jour de la fête de Sainte-Madeleine, fin juillet 1870 quelques jours avant la déclaration de guerre. Dans la suite, César Franck vint se faire entendre sur cet instrument et attira dans l’église une foule d’auditeurs. En 1934, Jules Bosier détruit la mécanique et installe une console à traction pneumatique et échange quelques jeux. En 1956, accord général et amélioration de la soufflerie par Erwin Müller. En 1968, remise en place des réservoirs par Roethinger. Le buffet est classé monument historique depuis 1930, et la partie instrumentale de l’orgue depuis 1976. Il est, depuis la destruction de l’orgue de Maseveaux dans un incendie en 1966, le plus grand « Callinet » de France. Il fût restoré en 1986-1991 par Jean Deloye qui restitua l’orgue originel avec sa traction mécanique et sa console en fenêtre, l’harmonisation étant confiée à Alain Sals.
L’instrument fût joué par de nombreux organistes célèbres parmi lesquels on peut compter : César Franck, Louis Vierne, Marcel Dupré, Jehan Alain, Michel Chapuis et surtout Jeanne Marguillard (1910-1993), élève de Louis Vierne, qui fût organiste titulaire de l’orgue de la Madeleine de 1934 à 1993, soit pendant 59 ans.
Instrument de transition, entre une conception très classique (console mécanique, aucun accessoire de registration de type « appel anches », accouplement à tiroir…) et l’orgue symphonique (avec ses nombreux jeux « gambés », son récit expressif, l’abondance de jeux de 16 pieds et de 8 pieds à tous les claviers…), cet orgue est avant tout axé sur l’effet « fonds d’orgue »ici tès ample développant l’étagement sonore en 16-8-4 pieds pour toutes les familles de jeux : Bourdons, Flûtes, Principaux, Gambes. C’est déjà l’orgue à tendance orchestrale avec ses grands ensembles et ses jeux solistes. Il laisse entrevoir ce que très vite, l’orgue deviendra au 19ème, avec l’avènement de l’orgue symphonique qui est la logique de la continuité de ce type d’orgue. Il est un des rares témoignages de ce qu’on peut appeler « l’orgue romantique ».
Composition du Grand Orgue Claude Ignace Callinet de l’église Sainte-Madeleine de Besançon.
Positif
Bourdon 16′, Flûte 8′, Bourdon 8′, Salicional 8′, Prestant 4′, Flûte 4′, Doublette 2′, Carillon I/III, Cornet III , Plein-Jeu IV rangs , Trompette 8′, Cromorne 8′, Tremblant.
Grand-Orgue
Principal 16′, Bourdon 16′, Gambe 16′, Montre 8′, Gambe 8′, Flûte 8′, Bourdon 8′, Prestant 4′, Flûte 4′, Quinte 2 2/3′ , Doublette 2′, Fourniture IV rgs, Cymbale III rgs, Bombarde 16, Première Trompette 8′, deuxième Trompette 8′, Clairon 4′, Grand Cornet V.
Récit expressif
Bourdon 16′, Salicional 8′, Flûte traversière 8′, Bourdon 8′, Flûte octaviante 4′, Cornet III rgs, Trompette 8′, Basson-Hautbois 8′, Voix humaine 8′, Tremblant.
Pédale
Bourdon 32′, Flûte 16′, Soubasse 16′, Violoncelle 16′, Flûte 8′, Violoncelle 8′,Flûte 4′, Bombarde 16 , Trombone 8′, Trombone alto 4′.
Accessoires
Accouplements = Pos./GO (à tiroir), Réc./GO (à fourchette). Tirasse : GO. Transmission des notes = mécanique. Transmission des jeux = mécanique. Claviers de 54 notes. Pédalier de 30 notes. Tirant appelé « sourdine » pour entendre le positif sous la tribune.